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Ludmila Pernot entre discrétion et application

17 juillet 2024

Allons à la rencontre de Ludmila Pernot, la fondatrice de l'agence parisienne APA architecture, pour découvrir ses différentes réalisations ainsi que le mobilier qu'elle crée pour ses projets.

Ludmila Pernot a fondé APA architecture en 1998. Depuis, l’architecte a acquis un grand savoir-faire et a conçu une multitude de projets. Ces derniers, de différentes échelles, témoignent de la polyvalence mais aussi de la vigueur de celle qui a toujours engendré des réalisations discrètes et délicates.

Par Sipane Hoh

 

 

 

 

Dans son agence située au 4ème étage du 7 rue Paul Bert, dans le 11ème arrondissement de Paris, Ludmila Pernot dirige avec une main de maître une petite équipe dont les interventions s’articulent autour de la construction à ossature bois, la réhabilitation lourde ainsi que l’aménagement intérieur. Malgré leur sobriété, les divers projets de l’agence APA architecture se caractérisent par ce petit quelque chose qui fait la différence. Pas de geste gratuit ni de formes imposantes mais des visées adéquates et des opérations ajustées. Celle qui, de 1998 à 2010, a collaboré avec Jacotey-Voyatzis sur des projets d’ambassades et a contribué de 2000 à 2006, avec l’agence RDAI, à la formalisation et au développement du concept des magasins Hermès, ne cache pas sa prédilection pour le travail du bois. Entourée des photos de ses projets variées et de différentes tailles, l’architecte, qui m’a reçue avec le sourire, me détaille ses réalisations avec sérieux accompagné d’une pointe d’humour. Découvrons ensemble un florilège d’interventions qui montrent la riche production de l’agence.

 

 

 

 

 

Ecole du cuir à Pantin


A Pantin, dans une ancienne imprimerie désaffectée, un groupe de luxe a souhaité implanter sa nouvelle Ecole  du cuir. Le lieu est stratégique. Situé dans un quartier très populaire, l’édifice jouxte l’espace Jean-Louis Dumas, lieu de présentation des collections pour les acheteurs et destiné aux manifestations commerciales. Les règles de l’urbanisme ont contraint l’architecte à garder la majeure partie de la charpente bois. Ainsi, l’opération a consisté à conserver cette dernière et creuser un sous-sol pour y installer le programme demandé. La parcelle est occupée toute entière par le bâti. Ainsi, l’ensemble ne dispose que d’une unique façade. Cependant, le travail interne est de taille. Le grand volume intérieur a été remodelé pour que les différentes zones de travail bénéficient de « respirations » visuelles, offrant une communication fluide. Le travail d’architecture intérieure se remarque également à travers les meubles cabines conçus pour équiper les lieux de repos et de convivialité. L’intervention a été complexe et longue mais le résultat final est tout simplement brillant.

 

 

 

 

 

Pavillon d’accueil du centre hippique de Versailles


Situé au 59, rue Rémont, à Versailles, le centre hippique prend place dans un environnement naturel avec peu de constructions et jouxte la forêt domaniale. Le bâtiment est destiné à accueillir les équipes pendant les entraînements et les épreuves des Jeux Olympiques de Paris 2024, et aussi les membres du club et son public. Le pavillon d’accueil est composé d’un restaurant, un espace de détente et de réunion, ainsi que des vestiaires. Il propose un bâtiment à l’architecture discrète, à la volumétrie simple et aux traits épurés. Prenant place en bordure du talus qui domine la carrière, le pavillon se distingue par son horizontalité et se niche avec une grande délicatesse au sein d’un bosquet d’arbres de haute tige. Posée sur une dalle béton conçue sur des micropieux en raison de la faible portance du sol, l’ossature bois apparente est réalisée en lamellé collé d’épicéa. Une forme rectangulaire constituée de caissons bois isolés revêtus d’un bardage bois et de châssis pliants coulissants vitrés toute hauteur se glisse sous l’ossature. Les façades sud et nord sont vêtues de bardage bois ajouré en tasseau de Douglas avec saturateur incolore. Au centre du bâtiment se trouve la salle de restaurant, tandis qu’une terrasse abritée et réalisée en platelage pin traité thermiquement et doté de rainures anti-dérapantes descend en gradin sur la carrière pour accueillir le public. Le projet respecte l’environnement naturel où il se trouve. En effet, il n’y a eu aucun abattage d’arbre ni de terrassement pouvant modifier le terrain. La destination du bâtiment restera inchangée à l’issue des Jeux olympiques. Il s’agit d’une petite merveille aux multiples qualités.

 

 

 

 

Maison de la mer


Située aux Antilles françaises, à Saint-Barthélemy, la maison a commencé en 1987. Cependant, l’ensemble a subi, à plusieurs reprises, moult transformations. L’agence APA est intervenue en 2013 pour l’agrandir avec l’ajout d’une extension côté entrée et d’une surélévation côté mer. Un travail méticuleux qui respecte les diverses contraintes spécifiques de l’île. C’est après le cyclone Irma en 2018 que l’agence intervient à nouveau pour, cette fois-ci, consolider la façade face à la mer, construire une piscine ainsi qu’un mur anti-houle. Il a fallu également mener un travail de rénovation complet car l’ensemble a été très dégradé par la submersion. Il a été décidé de garder la décoration en noir et blanc d’origine, tout en la personnalisant par l’ajout de matières naturelles. De même, l’architecte a veillé à l’intégration au sein du projet, d’éléments de l’histoire du client comme, par exemple, la porte d’entrée en bois. D’autres interventions d’artistes locaux agrémentent les lieux. La maison, ragaillardie est prête pour écrire une nouvelle histoire.

 

 

 

 

 

Maison Saint-Louis


Destinée aujourd’hui à l’accueil et à l’hébergement des collaborateurs et des partenaires de la société, l’ancienne maison du directeur de la cristallerie Saint-Louis a été remaniée avec adresse par l’agence APA architecture. La demeure historique à l’histoire riche, tombée en désuétude, nécessitait une réhabilitation lourde. Une mission qui a été octroyée à l’architecte Ludmila Pernot. Le maître d’ouvrage souhaitait garder l’aspect de la maison, l’intervention de l’architecte était donc à la fois utile et subtile. Il fallait respecter l’existant tout en dotant l’ensemble d’un nouveau souffle. Ludmila Pernot a privilégié les matériaux locaux. Tandis que les papiers peints à motifs végétaux font un joli clin d’œil à la forêt voisine, d’autres, qui sont plus géométriques, rappellent les motifs du cristal. Quelques-uns des éléments d’époque ont été sauvegardés. L’architecte a également conçu plusieurs meubles, comme par exemples le vestiaire et le meuble de vidéoconférence, réalisés tous deux en chêne. Rappelons que toutes les matières et les teintes choisies s’inspirent du lieu ainsi que de son histoire. L’ensemble, qui a gardé son aspect d’origine, a subi une transformation subtile et recherchée.

 

 

 

 

 

Surélévation à Montreuil


A Montreuil, l’agence APA architecture a été mandatée pour la réalisation de la surélévation d’une maison. Une tâche ardue étant donné la demande : entamer les travaux en site occupé. Pour la femme de l’art, le choix de la structure bois constituait une évidence. Il s’agissait de garder la légèreté sur les fondations existantes, tout en accomplissant les travaux dans un temps record. L’ossature en bois vient se poser avec une grande délicatesse sur la maison. Le pavillon se remarque de loin. Une fois la nuit tombée, il ressemble à une lanterne éclairée. Le projet s’inscrit dans la continuité de l’existant grâce à un bardage thermo-huilé non raboté, rugueux et jaune, en clin d’œil à la pierre meulière. À l’intérieur, cloisons et parements sont en contreplaqué d’épicéa, essence identique à celle de la structure apparente en lamibois. L’intervention est subtile et la maison a gagné en générosité.

 

 

 

 

 

Et bien plus encore


Ludmila Pernot crée également du mobilier que l’on trouve dans ses réalisations. A la fois contemporains et intemporels, ces quelques objets d’exception dessinés avec minutie et déployés sur différentes échelles et fonctions font partie intégrante des projets. Notons, par exemple, les quelques meubles dessinés dans le cadre de la réhabilitation de la maison Saint-Louis, dont le vestiaire et le meuble vidéoconférence, tous les deux réalisés en chêne, s’harmonisent avec les parquets d’époque. De même pour l’Ecole du cuir, nous pouvons découvrir la tisanerie créée exprès pour ce projet. Des éléments qui viennent enrichir une architecture minimaliste empreinte d’une grande sensibilité !

 

 Toutes les photos : © Benoît Teillet

Ludmila Pernot entre discrétion et application
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