Lyon - La Halle Tony Garnier
10 & 11 juin 2026

A@W Newsletter

Silex², le nouveau phare lyonnais

17 février 2022

Allons à Lyon, où se tiendra d’ailleurs en mai le salon Architect@Work, à la découverte de l’ancienne tour EDF, située dans le quartier de la Part-Dieu, complètement remaniée par Mà Architectes et Arte Charpentier, pour donner naissance à un immeuble de grande hauteur qui écrit une nouvelle page dans l’architecture de la ville.

 

Par Sipane Hoh 

 

L’histoire de la reconstruction de la tour Silex² commence le jour où, Covivio, le propriétaire de l’édifice depuis dix ans, octroie la conception du projet à l’agence d’architecture Má Architectes. Mais compte tenu de la taille et de la complexité des travaux à envisager, l’agence d’architecture Arte Charpentier a été associée au projet. C’est ainsi que les deux agences ont mis leur expertise en commun pour engendrer le nouvel emblème lyonnais.

 

 


© Boegly Grazia



Regarder vers le futur

Dès le départ, la question de la démolition de la tour a été posée. Mais vu l’importance de l’édifice en tant que témoin architectural brutaliste portant le label «Patrimoine Part-Dieu», le concept de sa réhabilitation a pris le dessus. Aujourd’hui, Silex², complètement réhabilitée et prête à affronter l’avenir grâce à sa transformation environnementale, doit son existence au Maître d’Ouvrage (Covivio) et aux deux Maîtres d’Oeuvre (Mà Architectes et Arte Charpentier).

 

Avant de parler de l’architecture de la tour, rappelons que le quartier de la Part-Dieu, situé dans le 3ème arrondissement de Lyon, est le deuxième quartier d’affaires français, après La Défense. Et même si le quartier n’a jamais cessé son développement, il entame une saturation due à l’obsolescence de certaines de ses constructions. C’est pour cette raison que l’idée du recyclage de la tour a été applaudie. Il s’agit d’une part d’une opération de réhabilitation lourde, couplée à une proposition d’extension, sans oublier le côté énergétique de l’opération. 

 

 


© Boegly Grazia

 


© Boegly Grazia



Trois entités, trois modes d’emploi

Silex² est donc un ensemble immobilier de près de 32 000 m², constitué de trois entités : la tour existante et ses 23 étages, entièrement réhabilitée (l’ancienne tour EDF), la nouvelle extension de 130 mètres et 25 niveaux en structure métallique qui vient se coller à la façade nord, ainsi qu’un immeuble bas en forme d’équerre qui complète la composition. Un programme aussi complexe qu’ardu, que les architectes ont mené avec tact, pour un résultat séduisant dominé par la présence des rythmes, le jeu des matières et la cohérence des textures.

 

La réhabilitation de la tour en béton, datant de 1977, consiste en sa revitalisation pour lui procurer une seconde vie. Ceci a été possible grâce à la réponse apportée à quatre enjeux essentiels. Il s’agissait, pour les architectes, de recréer le lien avec la ville, d’optimiser les surfaces utiles des plateaux de bureaux, d’intégrer les contraintes structurelles, tout en améliorant les diverses performances environnementales. C’est pourquoi, une démolition partielle du socle s’imposait - tout comme la déconstruction et la reconstruction en acier des trois derniers niveaux - afin, entre autres, d’améliorer la réaction au séisme, d’alléger les descentes de charges et de créer des terrasses au dernier étage.

 

La nouvelle construction, qualifiée par les instigateurs de « greffe architecturale », profite de la capacité des ascenseurs du noyau de la tour existante, qui, semble-t-il, était supérieure aux besoins réels. C’est ainsi que la création d’une nouvelle surface ne compromettait pas la disposition d’origine. Il a été décidé d’ajouter, à l’ensemble du programme de départ, un complément de surface d’environ 400 m² côté nord, portant ainsi à 1 000 m² la surface de chaque niveau. Un exercice délicat malgré tout qui devait prendre en compte plusieurs considérations dont la structure. L’intervention des architectes a, encore une fois, été adéquate.

 

Le choix de la construction et de l’emplacement de l’immeuble bas n’est pas anodin. Il s’agit, en effet, de repenser l’aménagement de l’îlot, tout en travaillant la relation entre les deux autres édifices. Le nouvel arrivant est une construction de type ERP (établissement recevant du public) en béton qui comporte, en sa partie ouest, un porte-à-faux à ossature en acier de près de 10,5 mètres sur huit niveaux.

 

 


© Boegly Grazia



© Boegly Grazia



Des bons procédés

Côté construction, il a fallu prendre en considération la zone sismique où se trouve le projet. C’est pourquoi, la tour existante en béton armé a été découronnée de trois niveaux. Ces derniers, ainsi que les deux étages supplémentaires, ont été reconstruits en acier. Notons, par ailleurs, que la construction de la greffe architecturale en charpente métallique représente un véritable défi technique qui a été mis en avant par un travail conséquent de préparation en atelier.

 

Rappelons également la réalisation de 250 places de stationnement de vélos qui peuvent répondre à l’affluence de 10 % de la population de Silex² venant à vélo et profitant des installations annexes (vestiaires, douches). De même, l’empreinte végétale est forte, avec plus de 1 700 m² de terrasses végétalisées, dont 600 m² destinés à l’agriculture urbaine, et un patio de 200 m². Un coup de cœur pour le nichoir pour faucons qui existait déjà sur la tour EDF et qui vient d’être installé sur la façade nord de la coiffe. Encouragée par la Ville et la Ligue de Protection des Oiseaux, il s’agit d’une des aventures les plus marquantes de Silex². Enfin, le bâtiment est labellisé HQE Excellent, BREEAM Excellent et R2S (Ready-2-Services) pour le niveau de services et de connectivité offert à ses utilisateurs. A Lyon, la tour Silex² revigorée constitue un bel exemple de recyclage architectural !

Silex², le nouveau phare lyonnais
Retour à l'aperçu

A@W Newsletter

Tenez-vous informé(e) et abonnez-vous à notre newsletter mensuelle!

>> S‘abonner

Intéressé(e) par de la visibilité dans notre newsletter ?

>> Cliquez ici !

En collaboration avec

 

 

 

 

Design & Plan

Média