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Hessamfar Vérons à la reconquête du Cap Leeuwin

16 décembre 2021

Après la tenue du Salon Architect@Work à Bordeaux début décembre, nous partons maintenant à la découverte d'un projet de grande envergure. C'est dans le quartier des Bassins à Flots que les agences d’architecture Marjan Hessamfar et Joe Vérons architectes associés (mandataires) et Moon Safari viennent de livrer, en septembre 2021, Cap Leeuwin, un projet mixte qui s'inspire du passé industriel du quartier, pour proposer une écriture singulière à la fois sobre et élégante.

 

Par Sipane Hoh



© Ivan Mathie

 

 

Le projet s’inscrit dans le contexte de renouvellement urbain des Bassins à Flot de Bordeaux. En effet, dans un contexte particulier, au passé industriel et maritime, la ville, dans le but de régénérer une zone laissée à l’abandon, a décidé de lancer un projet de renouvellement urbain, qui redonne à cette fraction de ville toute sa splendeur. C’est un travail délicat dont le plan guide a été octroyé à l’agence Nicolas Michelin et associés. Le projet des agences Hessamfar Vérons et Moon Safari fait donc partie d’un grand ensemble qui va redynamiser les lieux.

 

 


© Ivan Mathie

 


© Ivan Mathie

 

 

Un travail de recherche


Le programme est complexe, il s’agit de faire cohabiter sur une même parcelle plusieurs fonctions. Pour cela, les architectes ont entrepris un travail de recherche qui puise dans le passé et regarde vers le futur, tout en proposant une architecture intemporelle capable de durer. De même, la préservation de l’indépendance des programmes, dans le but de ne créer aucune gêne parmi les divers usagers, a été mise en avant. En effet, dans une surface de 15 119 m², le projet réunit des bureaux, un hôtel 3 étoiles de 124 chambres, une résidence hôtelière de 128 studios, ainsi qu’un socle de commerces.

L’édifice est doté de plusieurs volumes où les matières se croisent dans un jeu subtil et délicat. L’ensemble nous rappelle les anciens hangars et docs portuaires, il s’agit d’un joli clin d’œil pour l’architecture industrielle du lieu. Le projet est constitué de parties hautes qui s’élèvent à l’instar de deux tourettes, de part et d’autre de la parcelle. Tandis que la première est composée de sept niveaux et comporte des bureaux, tout en marquant l’entrée du quartier et de la rue Lucien Faure, côté place Latule, la seconde tour, aussi majestueuse que la première, est située le long de la sente piétonne. Elle s’élève sur huit niveaux et accueille l’hôtel et ses 124 chambres. Les architectes nous expliquent que contraints par une hauteur règlementaire maximale de 28 mètres, ils ont divisé chacune de ces élévations en deux entités distinctes, positionnées en décalage l’une par rapport à l’autre, afin d’apporter à l’ensemble la légèreté souhaitée. Par ailleurs, la résidence hôtelière de 128 studios se trouve au cœur du projet et s’articule sur trois niveaux autour d’un patio central. Le rez-de-chaussée, quant à lui, est réservé aux commerces dont les espaces s’ouvrent généreusement sur les quais et la place Latule, grâce à la façade rideau vitrée.

 

 


© Ivan Mathie

 


© Ivan Mathie

 

 

 

De la brique et du métal

 

Côté matériaux, notons la présence de la brique et du métal. L’aspect irrégulier de la brique de terre cuite moulée à la main et sa couleur brun foncé aux nuances sombres, confèrent au projet une certaine particularité tout en proposant une forme d’harmonie. Les façades, donnant sur les bassins et qui sont beaucoup moins hautes, s’habillent d’une résille de métal déployé en aluminium anodisé. C’est un matériau sensible à la lumière qui change de ton et offre une variété subtile de teintes. Les architectes qui, par ailleurs, ont l’habitude de travailler délicatement le bois, n’ont pas dérogé à ce matériau millénaire. En effet, les terrasses sont habillées de bois et de végétaux.

Malgré la diversité des programmes et des usages, les architectes se sont basés sur la trame comme outil de réflexion, un procédé qui les a aidés à obtenir une certaine concordance concernant l’enveloppe. Cette homogénéité n’a pas entravé les concepteurs dans l’élaboration d’espaces modulables selon chaque programme. Depuis un certain temps, les projets architecturaux englobent la notion de modularité dans leurs divers programmes. Ici, au Cap Leeuwin, l’agence Hessamfar Vérons utilise cette astuce devenue nécessaire aux espaces de travail pour les bureaux.
Elle est apportée au moyen d’une structure poteaux-poutres-planchers béton (poteaux-poutres préfabriqués, planchers coulés en place), s’appuyant sur des noyaux centraux de circulation. C’est un moyen intelligent d’optimiser la surface des différents plateaux et d’offrir une grande flexibilité concernant les nombreuses possibilités d’aménagements. Et cela, sans oublier la capacité d’adaptation aux évolutions futures, tout en maintenant une grande luminosité et ventilation. 

 

 


© Ivan Mathie

 


© Ivan Mathie

 

 

Une réalisation exemplaire


Le système constructif de l’hôtel et de la résidence hôtelière est de type voiles, poteaux-poutres, planchers béton coulés sur place. Les architectes ont conçu un intérieur généreux et des espaces harmonieux, en plus d’un patio qui se situe au centre de la réalisation. Les diverses ouvertures offrent aux usagers des vues exceptionnelles sur les bassins et sur la ville. A noter que les bureaux, la résidence hôtelière et l’hôtel sont accessibles indépendamment depuis le rez-de-chaussée de la rue Lucien Faure, tandis que les commerces ont leur propre accès depuis la place Latule et la façade des quais.

Le projet de Cap Leeuwin cumule plusieurs normes environnementales élevées.
Que ce soit la compacité du bâtiment, l’utilisation de matériaux pérennes, l’isolation renforcée des façades, l’apport généreux en lumière naturelle, la maîtrise de l’éblouissement, les terrasses et les toitures végétalisées. Et aussi l’emploi d’appareils d’éclairage basse consommation avec gradation et détecteur de présence. Toutes ces astuces font de l’ensemble une réalisation exemplaire en matière d’économie d’énergie. A Bordeaux, grâce à l’intervention de l’agence Hessamfar Vérons, l’ancien renaît, le nouveau affirme sa présence et les deux se croisent pour afficher une mémoire et écrire une nouvelle page.

 

 

Hessamfar Vérons à la reconquête du Cap Leeuwin
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