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Plus de trente collaborateurs, dont des architectes, des économistes, un architecte du patrimoine et des architectes ingénieurs environnementaux.
Des projets variés, des programmes divers, de la réhabilitation de l’ancien jusqu’aux constructions neuves, l'agence Vurpas Architectes, qui existe depuis trente ans, continue d’accroître sa notoriété. Sous la houlette de Brigitte Scharff, Philippe Beaujon, Damien Pontet et Julien Leclercq, l’agence, établie depuis 2022 à Caluire-et-Cuire, poursuit avec la plus grande vigilance le chemin initié par Pierre Vurpas.

 Par Sipane Hoh

© Lionel Rault

C’est dans les années quatre-vingt que Pierre Vurpas, depuis parti à la retraite, a fondé Vurpas Architectes. Outre le nom de l’agence, l’esprit collaboratif est resté le même. Actuellement, les quatre associés veillent à la qualité des réalisations.
Ces dernières, qu’elles soient publiques ou privées, dévoilent une grande variété de savoir-faire. Cependant, la culture du chantier est une constante importante au sein de l’agence. En effet, chez Vurpas Architectes, tout le monde est entrainé à suivre un projet du début jusqu’à la fin. Cela nécessite un grand engagement de la part de l’équipe, qui peut être fructueux à long terme. « Il s’agit d’une phase d’apprentissage nécessaire » selon Philippe Beaujon, associé de l’agence. Il met l’accent sur l’importance de la relation de proximité entre maître d’œuvre, maîtrise d’ouvrage, artisans et entreprises. Les réalisations de Vurpas Architectes ne se caractérisent pas par l’utilisation d’un matériau fétiche, mais elles possèdent néanmoins un point commun : la précision et la réponse conforme à chaque programme. « A chaque projet son histoire » souligne Julien Leclercq. Il détaille, avec la plus grande minutie, chacun des projets de l’agence. Citons quelques-uns de ces derniers.

© Vurpas Architectes

© Vurpas Architectes

Cinéma du CCMP

Vurpas Architectes est lauréate pour la construction d’un complexe cinématographique et d’un espace de restauration à Saint-Maurice-de-Beynost.
Il s’agit avant tout de la volonté de créer un lieu de rassemblement et de rencontres, où les gens peuvent se croiser, discuter, échanger avant mais aussi après un film. C’est un équipement technique où les architectes ont créé des interstices au lieu d’un hall d’entrée fermé et compact. Les parkings ont été placés loin de l’équipement afin de faire profiter les visiteurs de l’environnement végétal qui est omniprésent à travers la clairière. « Il s’agissait d’un terrain nu, il était indispensable de boiser, créer un ilot de fraicheur, une oasis de convivialité et de rassemblement » souligne Julien Leclercq. Les architectes ont imaginé un véritable lieu de vie qui, la nuit, grâce à une délicate mise en lumière, affirme sa présence.

© Pierre Descubes

Groupe scolaire Samuel Paty

A Tassin-la-Demi-Lune, dans le nouveau parc public du quartier de la Raude, Vurpas Architectes a réalisé le groupe scolaire Samuel Paty. Préservé de la croissance de la ville, témoin d’une culture maraichère passée, la parcelle affichait un beau potentiel. Sauf qu’il fallait à tout prix préserver cette oasis urbaine en construisant un bâtiment compact ayant un minimum d’impact sur son environnement végétal. Avec l’ambition de créer de nouvelles centralités au sein de la commune et ouvrir le parc au public, le projet devait respecter l’existant. Il s’agit d’un programme singulier que les architectes de Vurpas vont remanier avec délicatesse et précaution, épaulés par l’agence BASE Paysage, pour offrir une parenthèse végétale et ludique appropriable par tous. Sur la parcelle se trouve une petite cabane en pisé que les architectes ont réhabilité. Quant à l’école neuve, elle est conçue sur une trame constructive et évolutive en structure bois. Inséré dans un univers champêtre, le groupe scolaire Samuel Paty entame ainsi une nouvelle vie.

© Vladimir de Mollerat du Jeu

© Vladimir de Mollerat du Jeu

Halle C3

Il s’agit de la création d’un groupe scolaire ainsi qu’une crèche dans le quartier de la Confluence, à Lyon. La particularité du projet réside dans l’histoire du lieu. Il s’agit d’un ancien quartier marchand doté de grands espaces dédiés à la logistique des camions. Selon les architectes il y a, dans le bâtiment, une intelligence d’ingénierie qui leur a été léguée. Finalement, l’ensemble, très différent de sa fonction d’origine, présente quelques qualités. A titre d’exemple, la répétitivité des travées qui rythmaient l’ensemble et que les architectes ont gardé pour y accorder leur projet. Ajoutons que les architectes ont annexé une partie neuve à l’édifice originel. La nouvelle greffe reprend exactement les mêmes trames, rythmes et traits de l’existant. La géographie lyonnaise, tout comme la présence de l’eau et des rochers ont inspiré les futurs aménagements. Ceux-ci attestent d’un lieu de vie propice au développement d’une vie de quartier vertueuse et durable. C’est en travaillant conjointement avec l’agence BASE Paysage, que les architectes ont proposé une séquence végétale, généreuse et ludique ouverte à tout public. Un petit coup de cœur pour l’utilisation des briques déclassées qui ont été utilisées en façade pour occulter certains espaces. Aujourd’hui transformée en école, l’ancienne halle aux traits rigoureux propose des usages aux antipodes de sa conception initiale.

© 11h45

© Studio Grenade

La manufacture des Tabacs

Il s’agit d’une intervention dans le nouveau campus de l’ancienne manufacture des Tabacs à Strasbourg, où Vurpas Architectes a croisé réhabilitation et construction neuve. Dans le cadre de l’opération Campus, l’université de Strasbourg développe un projet ambitieux de pôle d’excellence « Géosciences, Eau, environnement, ingénierie », le pôle G2EI, regroupement de deux écoles sur un ancien site industriel majeur de Strasbourg : la Manufacture des Tabacs. C’est donc dans un contexte riche et historique que les architectes de Vurpas ont réajusté l’ancien, optimisé l’existant. Et cela pour répondre aux nouvelles normes et destinations, amplifier l’entrée secondaire, devenue aujourd’hui une entrée majeure pour les étudiants et construire un volume annexe discrètement posé à l’arrière de la clôture. Les architectes ont utilisé le béton matricé où sont visibles des ramifications du veinage de la feuille du tabac, un clin d’œil à l’histoire du lieu.  

© Pierre Descubes

Musée Despiau - Wlérick

C’est un projet qui consiste à la réhabilitation et l’agrandissement du musée de sculptures Despiau-Wlérick à Mont-de-Marsan. Il s’agit d’une intervention dans un milieu historique, sur un bâtiment qui a connu plusieurs changements de destinations. L’ensemble, qui constituait deux entités domestiques, est devenu au fil des âges des habitations militaires, une école de formation et un musée dans les années cinquante. Des strates qui se sont ainsi succédées et qui forment aujourd’hui la singularité du lieu. C’est donc dans ce contexte particulier que la ville de Mont-de -Marsan a souhaité donner un nouvel élan pour son musée emblématique Despiau-Wlérick. L’ambition étant de doubler les surfaces des collections et d'équiper le musée de vraies réserves. Vurpas Architectes ont été ainsi mandatés pour bien mener le projet, dans le but de faire découvrir les richesses d’un site qui le mérite. Les architectes, après avoir étudié minutieusement les alentours, ont décidé de réorganiser le site dans sa globalité. Ainsi, l’agence s’est mobilisée pour imaginer un lieu qui permettra aux habitants comme aux visiteurs de se réapproprier l’endroit.

L’agence Vurpas Architectes, qui intervient souvent sur les projets patrimoniaux, prend très à cœur le patrimoine du XXe siècle. En effet, les architectes de l’agence sont soucieux de garder l’esprit des réalisations. Ils trouvent qu’il s’agit d’un intéressant terrain de jeu qui, sous couvert d’une remise à jour énergétique, ne défigure pas l’existant. Pour cela, l’agence, avec ses architectes ingénieurs environnementaux, mène des interrogations et des recherches pour comprendre ces bâtiments sans les déformer.