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L’architecture sensible de Vincent Parreira

18 mars 2021

Le projet Emergence, réalisé par l’agence AAVP en collaboration avec l’agence lisboète Aires Mateus, a été nommé parmi les 449 réalisations du prix Mies van der Rohe 2022. L’occasion de rencontrer l’architecte Vincent Parreira et de recueillir quelques-unes de ses impressions.

Par Sipane Hoh 

 


« C’est la première fois que nous passons le cap de cette sélection, bien que, dans le passé, notre agence ait été plusieurs fois identifiée pour rejoindre les nominations, mais en vain ; tout d’abord, pour un ensemble de logements situé à Paris 10 et puis, pour un équipement culturel qui se trouve en Normandie » déclare Vincent Parreira qui, flatté, accueille cette nomination comme un « petit bonheur, un cadeau et une exaltation ». Il nous apprend que tous, à l’agence, étaient ravis et il rajoute : « C’est en effet une vraie reconnaissance ».

 

 


 © Luc Boegly

 


© Luc Boegly

 

 

Emergence

Emergence ne ressemble en rien à une réalisation ordinaire. Bien que le programme semble être des plus classiques, le projet, confortablement installé à Paris, à la ZAC Clichy-Batignolles, sur une parcelle en pente, se démarque par son originalité. Une originalité qui lui est procurée tout d’abord par son exosquelette puis par son agencement intérieur, sans oublier ses teintes. Deux cyclopes, l’un noir, l’autre blanc -où, malgré leur masse, la finesse est de mise- s’élèvent ainsi dans le ciel parisien offrant une belle échappée visuelle sur le parc Martin-Luther-King agencé avec soin par la paysagiste Jacqueline Osty. Dans l’environnement hétérogène de la ZAC, où plusieurs formes, couleurs et textures se croisent, le projet des deux agences AAVP et Aires Mateus prône une présence éthérée loin d’être discrète mais sans prétention.  

 

Vincent Parreira précise par ailleurs que l’accouchement d’Emergence a été complexe et douloureux ; une opération atypique où il fallait trancher avec d’énormes contraintes pour un résultat intéressant. Selon lui, il s’agit d’un vrai travail d’équipe avec un rapport urbain à l’échelle de la ZAC et architectural à l’échelle de l’îlot. A ce propos, l’architecte se félicite de l’ouverture du projet sur le parc qui, selon lui, était une forte décision urbaine même si c’était long à mettre en place. C’est un projet à quatre façades qui a abouti à générer un doux rapport avec l’extérieur. En effet, le bâti de taille moins imposante, de teinte noire, « raconte une histoire tout en s’ouvrant sur le parc » souligne l’architecte avec une attitude de grande satisfaction.

 

 
© AAVP Architecture

 

© AAVP Architecture

 

Ceci n’est pas une porte

Par ailleurs, notons que Vincent Parreira et l’un de ses deux associés, Marie Brodin, en collaboration avec Noé Basch, Aurélien Furet (les fondateurs de Mobius réemploi) mais aussi avec l’association Ares, ont inauguré, en février, au Pavillon de l’Arsenal à Paris, l’exposition : « Ceci n’est pas une porte ».

 

Il s’agit du résultat de leur expérimentation réalisée dans le cadre de l’accélérateur FAIRE qui, à partir des portes récupérées sur le site de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul et grâce au soutien de Paris & Métropole Aménagement, démontre le potentiel de réinsertion professionnelle par la réutilisation des déchets du bâtiment. Une expérience singulière qui consiste non seulement à aider à la réinsertion de plusieurs personnes, mais aussi à redonner une nouvelle vie à des éléments en état dégradé.

 

« Nous avons récupéré presque 1500 portes mais aussi des armoires, des mains courantes et d’autres résidus qui allaient finir à la déchetterie. Puis, à l’aide de deux designers (Romane Gaboreau et Arthur Bitsch), nous avons dessiné une trentaine de modèles. Et grâce à l’implication de plusieurs personnes -dont le soutien indéfectible du Pavillon de l’Arsenal-, nous avons fini par transformer ces éléments et nous les avons vendus. C’est une démarche vertueuse dont je suis très fier » raconte le fondateur d’AAVP.

 

L’idée possède un côté manuel qui est très cher à l’architecte mettant en avant très souvent, et dès qu’il peut, le ciseleur dans ses projets qu’il s’agisse du bois sculpté ou du métal évidé ; une touche singulière dont Parreira possède la potion magique.

 


© Luc Boegly


© Luc Boegly

 

Un réel fil conducteur

L’agence AAVP a réalisé divers projets primés ou nommés pour de nombreuses distinctions. Néanmoins, toutes les réalisations de l’agence possèdent un réel fil conducteur. Il s’agit du travail manuel que l’architecte met en avant dans la quasi-totalité de ses projets. Citons, à cette occasion, la résidence Simone Veil qui abrite des logements étudiants et se trouve sur une parcelle inédite de la Cité internationale universitaire à Paris. Un paquebot de béton blanc et de bois blond qui porte bien la signature particulière de l’architecte où les différents détails, qu’ils soient intérieurs ou visibles de l’extérieur, peuvent émouvoir vue la qualité et le soin qu’il leur a accordés.

Sensible, l’architecte Vincent Parreira appartient à une catégorie spéciale d’architectes qui privilégient le détail sans délaisser le gros œuvre.

   

L’architecture sensible de Vincent Parreira
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